Libération du photographe de l'AFP enlevé à Gaza© AFP
Le photographe péruvien de l'Agence France-Presse, Jaime Razuri, libéré à Gaza le 7 janvier 2007Le photographe péruvien de l'Agence France-Presse, Jaime Razuri, retenu sept jours en otage à Gaza où il avait été enlevé par des hommes armés, a été libéré en bonne santé dimanche.
Jaime Razuri, 50 ans, a été libéré peu avant 20H00 locales (18H00 GMT) et remis aux services de sécurité palestiniens qui l'ont ensuite conduit au siège de la présidence, où il a retrouvé ses collègues de l'AFP.
"Je vais très bien. Mes ravisseurs m'ont bien traité, bien nourri. Je suis très heureux d'être dehors", ont été ses premiers mots. "Ce n'était pas un hôtel cinq étoiles, mais c'était très bien. Je remercie toutes les personnes qui ont permis ma libération", a-t-il ajouté.
Le député et homme fort du Fatah, Mohammad Dahlane, qui a oeuvré à sa libération, s'est dit "heureux que cela se soit bien terminé". "Nous n'avons fait que notre devoir", a-t-il commenté.
Le photographe avait été capturé le 1er janvier par quatre hommes armés, à visage découvert, au pied de l'immeuble du bureau de l'AFP à Gaza alors qu'il rentrait d'un reportage.
Selon des sources sécuritaires palestiniennes, Jaime Razuri était entre les mains d'un grand clan familial qui le retenait dans un quartier de la ville de Gaza.
Des partisans du Fatah manifestent à Gaza à l'occasion de l'anniversaire de leur parti, le 7 janvier 2007Les principales radios et télévisions péruviennes ont interrompu leurs programmes dimanche pour annoncer la nouvelle.
Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a salué cette libération, remerciant "tous ceux qui y ont contribué" dans un bref communiqué.
La diplomatie péruvienne et française, ainsi que l'Autorité palestinienne -le gouvernement issu du Hamas et la présidence de Mahmoud Abbas- ont mené d'importants efforts pour assurer sa libération sain et sauf.
Une vingtaine d'étrangers, dont plusieurs journalistes, ont été enlevés ces derniers mois à Gaza, mais ont tous été relâchés, pour la plupart très rapidement.
En Irak, l'AFP était toujours sans nouvelles de son collaborateur irakien Salah Jali al-Gharraoui, plus de neuf mois après son enlèvement dans le centre de Bagdad par des hommes armés et cagoulés.
Dimanche à Gaza, des dizaines de milliers de partisans du Fatah, de M. Abbas, se sont livrés à une démonstration de force à Gaza à l'occasion de l'anniversaire de leur parti, engagé dans une lutte de pouvoir meurtrière avec son rival, le Hamas.
Manifestation de partisans du Fatah en soutien au président Abbas à Jénine, le 7 janvier 2007Lors de cette manifestation monstre, Mohammad Dahlane a menacé de riposter à toute attaque contre les partisans du Fatah, devant des milliers d'hommes armés scandant à l'adresse du mouvement islamiste: "La mort pour les meurtriers!".
Evoquant le meurtre jeudi du colonel Mohammed Ghraib, de la Sécurité préventive (organe de sécurité fidèle à Abbas), par des partisans du Hamas, il a affirmé: "Le sang de Mohammed Ghraib marque un tournant dans nos relations" avec le Hamas.
"S'ils pensent que ce meurtre restera sans réponse, ils se trompent. (...) Si quelqu'un du Fatah est attaqué, nous riposterons deux fois plus fort", a mis en garde M. Dahlane.
Cette manifestation intervient au lendemain de la décision M. Abbas de déclarer "illégale" la Force exécutive du Hamas, si elle n'était pas intégrée dans l'appareil sécuritaire existant.
Le Hamas a riposté en annonçant le doublement des effectifs de la force, pour la faire passer de 5.500 à 12.000, dans une escalade dangereuse qui fait craindre une confrontation d'envergure entre les deux camps.
Les islamistes avaient décidé de créer leur propre force après l'entrée en fonction du gouvernement en mars, pour contrecarrer la mainmise du Fatah sur les appareils sécuritaires.
M. Abbas a accentué dimanche sa pression sur le Hamas en se disant déterminé à mener des élections générales anticipées contre l'avis des islamistes.