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 L'énigme du Loch Ness partie

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MessageSujet: L'énigme du Loch Ness partie   L'énigme du Loch Ness partie Horloge017pvMer 13 Juil - 0:14

Avec 35 km de long et près de 300 m de profondeur, le Loch Ness est le plus vaste plan d'eau douce de Grande-Bretagne. Loch, en écossais, signifie " lac ". Celui-ci est situé sur le Great Glen, une faille de l'écorce terrestre qui traverse le coeur de l'Ecosse. La région qui l'entoure est encore relativement peu explorée, tandis que, sous l'eau, la visibilité est très réduite à cause des particules de tourbe en suspension.

Pour rechercher quoi que ce soit sur une zone aussi grande et dans de telles conditions, il faut plus que de la volonté ou une bonne condition physique. Il faut le secours de la technologie la plus avancée.

L'attention des scientifiques est attirée vers les grandes profondeurs en 1850, mais pour des raisons télégraphiques . On pensait alors que la vie s'arrêtait au-dessous de 500 m de profondeur. Un câble télégraphique immergé à l 830 m venait d'être remonté, rongé par des coquillages vivants !

Les relevés bathymétriques des lacs d'Ecosse ne commencent qu'à la fin du XIXème siècle, On s'étonne en découvrant leur profondeur - qui dépasse celle des côtes voisines - et le volume de leurs eaux. Ces lacs ont été creusés en même temps que les loughs irlandais et que les fjords scandinaves, à la fin de la dernière période glaciaire, il y a l0 000 ans. Immédiatement après la fonte des glaces, le niveau de la mer s'était élevé et celle-ci les avait envahis. Puis, libéré du poids des glaces, le sol s'est soulevé, entraînant notamment le Loch Ness à 16 m au-dessus du niveau de la mer.

Depuis toujours, les légendes des peuples du Nord sont émaillées de monstres marins. Beaucoup font référence à une créature au long cou et au dos bombé. C'est probablement en leur honneur que les Vikings ornaient de " dragons de mer " la proue de leurs drakkars. En Scandinavie, autour du lac de Storsjö, on peut encore voir le matériel mis en place au XIXème siècle pour capturer un monstre local. En Irlande, on parle beaucoup des kelpies (" chevaux de mer ") dans la région des loughs du Connemara.

Curieusement, alors que le premier rapport qui relate une apparition sur la rivière Ness date de 565 de notre ère, on ne s'est intéressé que très récemment au " monstre " du Loch Ness. Dans ce premier rapport, c'est un saint qui met le monstre en fuite. Par la suite, les témoignages sur le monstre restent liés à des superstitions locales. Au XIXème siècle, les aristocrates qui viennent chasser dans les Highlands entendent parler des fabuleuses créatures des lochs. Certains en aperçoivent même, au lever du jour, et leur trouvent une " tête de cheval ".

Dans le même temps, les marins qui hantent ces côtes sauvages rapportent l'existence de " monstres marins " identiques à ceux des lochs. On interdisait alors aux enfants de se baigner dans le Loch Ness, par crainte du kelpie.

En 1933, une route touristique est construite sur la rive nord du lac, tandis que des arbres sont abattus pour améliorer la vue sur les eaux sombres. Aussitôt, les touristes se mettent à affluer dans la région et le nombre de ceux qui ont " vu " le monstre grimpe en flèche. Le premier grand article sur le sujet paraît le 14 avril 1933, dans l'Inverness Courrier. Rapidement, la " bête du Loch Ness " devient un sujet de curiosité journalistique, qui fait les choux gras de la presse à sensation du monde entier.

A l'époque, le sonar et le scaphandre autonome n'existent pas encore. Les biologistes se contentent d'études sur les petits animaux et les algues microscopiques du lac. Mais, déjà, on cherche par tous les moyens à s'assurer de l'existence - ou de l'absence - d'animal fabuleux dans ces eaux tourbeuses. On filme inlassablement la moindre risée. On photographie le moindre tronc d'arbre. Les archives se remplissent de témoignages plus ou moins intéressants, tandis qu'une foule de curieux guette avec avidité la moindre manifestation inhabituelle à la surface du Loch Ness.

L'autosuggestion explique beaucoup de " preuves ". La nature du lac lui-même ne favorise pas les chercheurs : cette énorme masse d'eau est souvent très calme, avec une surface en mer d'huile, tandis que les rives escarpées projettent leur ombre inquiétante sur les rives. Les illusions d'optique abondent, et un oiseau, une branche ou le sillage d'un bateau peuvent produire des effets étonnants.

Malgré tout, au Loch Ness Investigation Bureau, des milliers de témoignages oculaires troublants ont été enregistrés. Beaucoup sont extraordinairement détaillés : la créature aperçue aurait un long cou, parfois dressé, des bosses sur le dos, et elle se déplacerait assez rapidement.

Le premier chroniqueur des apparitions du monstre du Loch Ness a été le commandant Rupert Gould. Dans son ouvrage, Le Monstre du Loch Ness, publié en 1934, il avance l'hypothèse selon laquelle il s'agirait d'un spécimen isolé, pris au piège dans les eaux du lac. Par la suite, de nombreux auteurs le contrediront : une quantité de témoignages affirment avoir repéré plusieurs monstres en même temps, ce qui suggérerait que le lac abrite plusieurs " monstres ".

A côté de ces témoignages oculaires, toujours fragiles, les scientifiques disposent d'un petit nombre de faits inexpliqués, notamment des échos recueillis par sonar. Ils ont, en outre, remarqué que les apparitions étaient plus fréquentes l'été, en particulier à l'embouchure des rivières qui se déversent dans le lac.

Reste le problème des photographies, vraies ou fausses, du monstre. Elles sont le plus souvent fausses. Il est très facile de faire des photomontages de silhouettes monstrueuses sur fond clair. De plus, même quand ils ne sont pas faux, beaucoup de clichés sont de mauvaise qualité, pris précipitamment ou avec des objectifs médiocres.

Au milieu des productions de faussaires de tout poil, on trouve pourtant des clichés impressionnants. Paradoxalement, on pourrait dire que les bonnes photos du monstre sont fausses, tandis que les mauvaises ont des chances d'être vraies. Parmi celles-ci, très peu finissent par intéresser le Loch Ness Investigation Bureau.

Les films de cinéma sont beaucoup plus difficiles à truquer et sont davantage pris en compte. Deux d'entre eux sortent vraiment de l'ordinaire.

Le premier a été tourné par Tim Dindsdale, le 23 avril l960, à 1'embouchure de la rivière Foyers : on y voit une bosse se mouvoir lentement au loin, puis traverser le champ de la caméra avant de plonger. L'analyse du film a conclu que l'objet filmé était " probablement en mouvement " et qu'il mesurait environ l,70 m de largeur. Sa vitesse estimée était de l6 km à l'heure.

Le second film a été tourné par Richard Raynor, le 13 juin 1967, à l'extrémité nord du lac. Il montre un sillage, à la tête duquel on aperçoit parfois un objet solide, déclaré lui aussi animé. Richard Raynor a expliqué que l'animal filmé évoquait pour lui une espèce d'otarie. Comme la longueur estimée de la partie qui émergeait a été évaluée à près de 2 m, on peut rêver sur la taille de l'otarie en question.

Ce n'est qu'à partir de l970 que les chercheurs ont pu disposer de photographies sous-marines. Ce qui n'est pas forcément un avantage dans les eaux boueuses du lac. Les photographies les plus intéressantes ont été obtenues à l'aide d'un appareil à déclenchement électronique équipé d'un flash stroboscopique : elles montrent une sorte de nageoire. qui ne ressemble à aucune sorte de nageoire connue.

Six autres clichés, pris par le docteur Robert Rines en 1975, montrent autre chose que la coque du bateau à laquelle était accroché l'appareil. Une chose qui n'a pas fini d'alimenter les discussions entre les partisans du monstre et les sceptiques.

Au dire de certains, la chose inconnue photographiée par Robert Rines, un chercheur de l'Académie des sciences appliquées de Boston, n'était qu'un remous à la surface du lac. Il faut reconnaître que la mauvaise qualité du cliché encourage - ou décourage ! - toutes les suppositions.

Pour les partisans du monstre du Loch Ness, par contre, l'objet photographié présente deux caractéristiques. Il est d'abord animé : s'il n'était qu'un remous à la surface du Loch Ness, il aurait fallu que l'appareil photo, qui prenait un cliché toutes les soixante-dix secondes, reste parfaitement immobile pendant cent quarante secondes ! Il existe,

D'autre part, au moins sur un des deux clichés, il est relativement facile de reconnaître la forme symétrique d'une tête de créature vivante. Laquelle ?

Avec des clichés aussi difficiles à interpréter, on pourrait argumenter très longtemps sans parvenir à se mettre d'accord sur la nature exacte des objets photographiés par Robert Rines. Pour résumer, disons simplement qu'il existe deux interprétations contradictoires de sa série de documents : soit l'appareil a touché le fond du lac et photographié de la boue, soit il a rencontré un objet non identifié entre deux eaux.

Beaucoup plus décisives sont les preuves de l'existence d'une " chose " inconnue apportées par une détection au " sonar ". Mis au point pendant la Seconde Guerre mondiale pour localiser les sous-marins ennemis, le sonar est une sorte de radar aquatique. Au lieu d'émettre des ondes électromagnétiques, il émet des ultrasons, qui sont renvoyés sous forme d'échos par tous les objets qui ont une densité différente de celle de l'eau ambiante.

Plus la différence de densité est forte, plus l'écho est fort. Le sonar a un avantage : outre l'enregistrement des échos des objets solides qui se trouvent sous l'eau, il capte également les échos des volumes d'air. C'est cette caractéristique qui permet la détection au sonar des bancs de poissons : en effet, si les tissus vivants ont une densité quasiment identique à celle de l'eau et sont donc difficiles à détecter, les organismes de la plupart des vertébrés aquatiques contiennent des poches d'air - vessies natatoires pour les poissons, poumons pour les mammifères ou les reptiles -, qui sont très facilement repérables.

Tous les types de sonar existants sont basés sur ce principe simple de l'écho en réponse à un ultrason. Bien entendu, il existe différents modèles de cet appareil, plus ou moins sophistiqués. Ceux qui ont été employés dans les eaux du Loch Ness étaient d'un type relativement simple, qui s'arrime sur les flancs du bateau pour une détection en eau peu profonde, ou sur un " poisson " (remorque) en cas de travail à une plus grande profondeur.

Ces instruments de détection ne sont pourtant pas capables de donner une véritable preuve de l'existence d'un éventuel " monstre ". Ils peuvent enregistrer des échos produits par de simples gros poissons, des troncs d'arbre qui flottent entre deux eaux, des bulles de gaz sécrétées par des détritus en décomposition ou même des masses d'eau dont la température (et donc la densité) diffère de la température ambiante. Les interférences sont évidemment nombreuses.

Tout au plus un sonar est-il capable de suivre les mouvements éventuels d'un objet qui renvoie un écho, et donc de préciser s'il est vivant ou non. Puis, ensuite, d'identifier ou non cet objet.

Dès 1964, une équipe d'Oxford et de Cambridge obtient un écho particulier, bien plus fort qu'un écho produit par des saumons. Trois bateaux se mettent aussitôt en chasse le long du Loch Ness et tentent de détecter la créature susceptible de renvoyer un tel écho. Ils auront de nombreux " contacts ", mais ne parviendront pas à identifier la source de leur écho.

En 1968, sous la direction du professeur D.G. Tucker, un groupe de chercheurs de l'université de Birmingham débarque sur les rives du Loch Ness avec un sonar digital automatique. Le 28 août, un objet qui se déplace à l2 km/h est repéré sur le fond du lac. Un peu plus tard, un autre écho donne une vitesse de 25 km/h : manifestement, il ne s'agit ni d'un banc de poissons ni d'un gros poisson isolé.
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MessageSujet: Re: L'énigme du Loch Ness partie   L'énigme du Loch Ness partie Horloge017pvMer 13 Juil - 0:15

La même année, le Pisces, le submersible de poche du groupe de recherches Oceanic Vickers, fait des tentatives de plongée profonde dans le lac. A 170 m de profondeur, il enregistre un écho : l'objet est à moins de 200 m du petit sous-marin. Lorsque le Pisces s'approche à une centaine de mètres, la source de l'écho disparaît.

En 1968, le Viperfish, le petit sous-marin privé de l'américain Dan Taylor, se lance à son tour dans le lac. Son propriétaire, en plus des recherches au sonar, a prévu de lancer des fléchettes sur le " monstre ", pour lui prélever des échantillons de peau. Son rêve est de permettre un premier classement de l'animal dans un cadre zoologique précis. Dans les eaux tourbeuses du lac, le petit engin ne sera pas d'une très grande utilité.

Près du Loch Ness, le Loch Morar est, lui aussi, hanté par un " monstre ". Heureusement, ses eaux sont plus claires. C'est donc dans le Loch Morar que des chercheurs installent, en l974, une chambre d'observation directe sous-marine, plus connue sous le nom de Machan. Une équipe y prend place, rapidement relayée par un système de caméras de télévision commandé de la surface.

Rien de ce qui se passe au fond ne doit échapper a priori à l'œil des caméras, Celles-ci permettent d'identifier avec beaucoup de précision tout ce qui bouge sous l'eau : un film est toujours plus précis qu'une photographie. Il n'est cependant rien sorti des caméras placées dans le Machan.

Tout comme il n'est d'ailleurs rien sorti de probant ou d'évident des nombreuses recherches au sonar effectuées dans le Loch Ness. La seule conclusion tirée des explorations au sonar tient en une phrase : il y a, dans le lac, une ou plusieurs créatures vivantes, plus grandes que des saumons, dont les mouvements sont différents de ceux des poissons, surtout en plongée.
C'est tout. C'est déjà beaucoup !
Pour affiner les informations fournies par le sonar, on a tenté de recourir à des dauphins, qui seraient chargés de rapporter à la surface des photographies ou d'autres échos sonar. En théorie, rien ne s'oppose à un tel dressage. Le seul problème est d'ordre physiologique : les dauphins ne peuvent pas s'adapter à l'eau douce. Ils ne peuvent pas non plus supporter trop longtemps un froid tel que celui qui règne au-dessous de la thermocline (zone de séparation des eaux chaudes de surface et des eaux froides du fond) du Loch Ness, à une trentaine de mètres sous la surface. Enfin, les dauphins se sont montrés souvent assez intelligents pour refuser des travaux difficiles : il ne serait pas impossible de les voir refuser d'effectuer une mission dans le lac écossais.

La tendance est plutôt, à l'heure actuelle, à un retour au sonar doublé d'un système de photographies automatiques en cas d'écho. Ces bornes photo sonar seraient disposées à différents endroits du lac, là où des observations ont déjà été rapportées.

Une équipe tentera prochainement d'étudier les restes organiques qui reposent sur le fond du Loch Ness ou du Loch Morar. Des essais de dragage ont déjà commencé. Si le Loch Ness abrite des " monstres " depuis plusieurs milliers d'années, on devrait finir par trouver leur carcasse au fond !

Ce qui aiderait à résoudre l'énigme essentielle de ce sombre lac écossais : quelle est la créature qui s'y cache ? La réponse - s'il y en a une - ne pourra être donnée qu'au terme d'une enquête rigoureuse, ayant fait appel à la zoologie, à la paléontologie, à la biologie et à cette pointe de bon sens et d'intuition qui fait avancer la science.

Avant de vouloir connaître la nature de l'animal mystérieux, il faut répondre à une question élémentaire : comment des créatures de ce type ont-elles pu s'introduire et s'établir dans le Loch Ness ?

Le lac, qui est à 16 m au-dessus du niveau de la mer, communique avec celle-ci par la rivière Ness. Il y a dix mille ans, quand les glaciers recouvraient l'Ecosse, la faille du Loch Ness devait communiquer avec la mer. Une fois le poids de ces glaciers disparu, le sol s'est soulevé de 16 m, isolant les eaux du lac. Les animaux qui y vivent ne sont donc là que depuis moins de dix mille ans. A peine le temps d'un clin d'œil sur l'échelle de l'évolution.

D'où venaient-ils ? D'autres lacs d'eau douce ? Il n'y en avait guère à proximité. De la mer ? C' est beaucoup plus probable. Comment ? Par la rivière Ness, à la manière des saumons qui en remontent régulièrement le cours pour frayer. A la manière des anguilles qui passent la majeure partie de leur vie en eau douce pour s'en aller brusquement frayer dans la mer des Sargasses. Pour des animaux aquatiques, une rivière est une voie de communication.

Le Loch Ness est caractérisé par sa remarquable stabilité thermique : la température générale de ses eaux ne varie guère de plus d'un demi degré tout au cours de l'année. En moyenne, les eaux du lac sont à 5,5 °C. En été, les eaux de surface peuvent monter jusqu'à 12°C. Mais cette masse plus chaude reste toujours séparée du reste des eaux par la thermocline.

Dans de telles eaux, la nourriture devrait abonder. On devrait y trouver des végétaux, des détritus organiques, du plancton et, surtout, beaucoup de poissons. Il n'en est rien.

L'ombre portée par les collines environnantes sur les eaux déjà tourbeuses, l'escarpement des côtes et la brièveté des étés empêchent les plantes aquatiques de s'étendre à plus de 3 m sous la surface du Loch Ness.

Si le " monstre " de ces eaux est herbivore, il ne doit donc trouver de la nourriture en quantité suffisante que très près des bords du lac. On le sait, les apparitions ne se font que rarement à proximité de la côte. De plus, tous les herbivores ont besoin, pour se nourrir, d'un assez gros volume de végétaux : la rareté des plantes aquatiques sur les bords du Loch Ness permet donc de penser que Nessie - c' est le nom familier donné au " monstre " par les Anglais - n'est pas un animal herbivore.

C'est un premier point. La créature du Loch Ness se nourrit-elle alors de plancton, comme les baleines bleues ou les requins baleines ?

Quand on examine la densité du plancton dans le Loch Ness, on peut mettre en doute l'hypothèse selon laquelle la créature du lac s'en nourrirait. Comme tous les lacs oligotrophes, très profonds, le Loch Ness est d'une relative stérilité.

De plus, les animaux qui font du plancton leur ordinaire doivent être physiquement capables de le filtrer dans leur gueule (le plus souvent à travers de larges fanons, comme les cétacés), ce qui implique des caractères physiques complètement différents de ceux qui paraissent singulariser la créature du Loch Ness : un long cou et une petite tête. Les baleines bleues et les requins baleines, au contraire, n'ont pas de cou, mais une énorme tête.

Enfin, pour se nourrir de plancton, un animal marin. doit être apte à nager très longtemps en surface, là où sa nourriture abonde. Précisément, la plupart des témoignages recueillis sur Nessie font état de la brièveté de ses apparitions à la surface du Loch Ness.

Cette créature se nourrit-elle alors de détritus, ou de débris organiques divers ? Une fois de plus, il faut constater que les lacs froids comme le Loch Ness en sont généralement dépourvus. Plusieurs plongées ont été organisées pour rechercher les traces d'un animal qui se nourrirait de tels sédiments jusqu'à une trentaine de mètres de la surface. Elles n'ont rien apporté de nouveau, sinon la confirmation simultanée de la rareté de ces sédiments et de leur présence étonnante à une telle profondeur. I1 est vrai que, dans le Loch Morar voisin, on a découvert une colonie d'invertébrés aquatiques, qui vivaient sur un tapis de sédiments, à plus de 200 m de la surface.

Pour nourrir décemment Nessie, il ne reste plus que le poisson. Donc, ce saumon migrateur qui abonde dans les rivières et dans les lacs écossais. Pourtant, le lac apparaît plutôt stérile aux biologistes. La chaîne alimentaire y reste précaire : peu de lumière, des eaux relativement mortes, pas assez de plancton. Or, c'est précisément ce zooplancton qui est, avec les petits invertébrés d'eau douce, la base de la nourriture des saumons et des poissons de la famille des salmonidés.

Il faut bien que le " monstre " se nourrisse. Une meilleure connaissance des mœurs du saumon permet d'éclaircir le mystère. On sait que le saumon pond ses œufs dans les rivières qui se jettent dans le Loch Ness et qu'il demeure en eau douce jusqu'à ce qu'il atteigne le poids de 250 g. Jusqu'à cet âge-là, il ne " pompe " donc quasiment pas sur le biotope du Loch Ness.

Quand il atteint ce poids, le saumon se met en route vers la mer. Trois ans plus tard, il revient vers les lieux de sa naissance pour frayer. Il peut alors peser jusqu'à 18 kg, poids auquel il parvient hors des eaux du lac. Comme les saumons ne mangent quasiment pas quand ils reviennent frayer, l'équilibre alimentaire du Loch Ness est préservé : ni les jeunes saumons, ni les adultes en âge de frayer ne risquent de bouleverser sa pauvre chaîne alimentaire. Il est donc possible à un gros prédateur de se nourrir à peu près exclusivement de saumons !

Le plus souvent, les apparitions de monstres ont eu pour cadre l'embouchure des rivières qui se jettent dans le Loch Ness. Et à une période qui correspond à la remontée des saumons vers les lieux où ils frayent. On a parfois remarqué que certains saumons battaient de véritables records de vitesse qui pourraient s'expliquer par une impérieuse nécessité, par exemple celle d'échapper à un prédateur sous-marin.

Petit à petit, l'enquête progresse. Nous savons maintenant que Nessie et sa famille viennent probablement de la mer et que les saumons constituent l'essentiel de leur nourriture.

Comment se fait-il que, malgré toutes les recherches entreprises - même les plus sophistiquées -, aucun reste de ces créatures mystérieuses n'ait jamais été retrouvé ? La tradition locale s'en mêle : elle affirme que le Loch Ness " ne rend jamais ses morts ", qu'ils soient humains ou monstrueux.

Pourquoi ? D'abord à cause de la très basse température des eaux : le froid retarde la décomposition des cadavres, ce qui permet aux anguilles, abondantes dans le lac, de nettoyer complètement les restes. Ensuite, on a remarqué que beaucoup d'animaux mi-terrestres mi-aquatiques avaient l'habitude d'avaler des petits cailloux pour se lester quand ils nagent près de la surface, où la pression des eaux n'est pas suffisante pour les maintenir immergés. Cette remarque s'applique à de nombreux autres lacs d'Ecosse.

C'est ainsi que, dans le ventre de certains pingouins, on a retrouvé des pierres de plus de 10 kg.

Si Nessie a le même comportement, son corps doit couler très rapidement après sa mort. Nous saurons peut-être 1a vérité un jour : des essais de dragage des fonds du lac ont déjà commencé.

S'il existe, quel genre d'animal ce monstre peut-il bien être ? Le définir comme un prédateur marin adapté à l'eau douce et aux saumons reste un peu court. Les zoologues n'ont prévu aucune catégorie précise et ses caractéristiques supposées font de lui un véritable animal fabuleux.

Le plus grand invertébré connu est, lui aussi, resté longtemps mythique et nié par la science : le calmar géant existe pourtant !

Mais on ne peut assimiler la créature du Loch Ness à ce cas, d'autant qu'il n'existe pas de calmar d'eau douce.

On ne peut pas, non plus, l'assimiler à un amphibien. Ceux-ci n'ont pas besoin de respirer souvent. Ils hibernent et se reproduisent sous l'eau. Seulement, il n'existe pas d'amphibien marin et, les fossiles le montrent, il n'en a jamais existé. Or Nessie vient incontestablement de la mer.

Il ne reste alors que trois hypothèses, qui font de la créature du Loch Ness un reptile, un mammifère ou un poisson. La piste " reptile " est incontestablement la plus populaire. Contre elle, il existe cependant un certain nombre d'arguments d'ordre biologique.

Tout d'abord, la température des eaux est sans doute trop basse pour permettre à un reptile de rester actif. Ensuite, un reptile serait obligé de faire surface pour respirer. Ou de venir à terre pour pondre ses œufs. Notons pourtant qu'il existe certaines exceptions, qui confirment ces règles : les tortues d'eau douce d'Amérique du Nord peuvent ainsi nager sous la glace qui recouvre les lacs. La tortue lyre, elle, parvient à maintenir sa température au-dessus de celle du milieu ambiant. Certains spécimens de cette espèce ont été capturés au large des côtes occidentales de l'Ecosse.

Le reptile qui correspondrait le plus volontiers aux descriptions de Nessie serait le plésiosaure. Cet animal est antérieur au cœlacanthe, qui n'a pas laissé de fossiles depuis plus de 70 millions d'années mais qui vit toujours - espèce réputée éteinte - dans certaines fosses marines de l'océan Indien.

Il n'est pas inconcevable qu'un tel type d'animal ait pu s'adapter aux conditions plus rigoureuses du Loch Ness. Les reptiles et les mammifères de l'ère secondaire avaient une peau imperméable et un appareil respiratoire qui comprenait soit des poumons, soit un système imperméable à l'eau qui leur assurait une certaine liberté d'action sous-marine.

La piste " mammifère " paraît cependant plus probable. La plupart des phoques, par exemple, se sentent " comme des poissons dans l'eau ", même à des températures très basses. Pourquoi la créature du lac ne serait-elle pas une sorte de phoque à long cou ? La seule objection solide contre cette hypothèse reste le problème de la reproduction : les phoques s'accouplent sur la terre ferme et y élèvent leurs petits. De plus, ils ont besoin de faire surface régulièrement pour respirer.

Alors, le monstre serait un poisson ? Après tout, cela pourrait expliquer les rares apparitions en surface et le mode de reproduction discret. Malheureusement, la plupart des témoignages ne décrivent pas Nessie comme un poisson, même géant. De leur côté, les habitants de la région du Loch Ness font valoir qu'il pourrait s'agir d'une anguille géante, d'une espèce inconnue. Et les échos sonar recueillis peuvent suggérer des mouvements comparables à ceux des anguilles.

On a également noté que les apparitions se faisaient de préférence à la surface, quand les eaux étaient chaudes : cela peut parfaitement correspondre au comportement d'un poisson de fond.

Que disent les clichés recueillis par le docteur Rines ? La fameuse " nageoire " rhomboïdale (en forme de losange) n'appartient décidément à aucune espèce connue : elle a incité Rines et Peter Scott à baptiser Nessiteras rhombopteryx la créature du Loch Ness. Un détail gênant : si c'est bien une nageoire, elle doit être complètement inapte à la propulsion !

Pour les partisans de l'hypothèse " poisson ", ce détail est pourtant loin d'être gênant : les poissons, c'est bien connu, se propulsent avec leur queue, pas avec leurs nageoires. De plus, on a retrouvé, en Australie, une terre fertile en créatures étranges, un poisson, le lungfish, qui dispose d'une nageoire rigide comparable à celle de Nessie et qui s'en sert pour se déplacer en rampant sur les fonds marins.

En fait, chacune des pistes qui pourrait mener à la solution de l'énigme du Loch Ness soulève plus de problèmes qu'elle n'en résout. Si c'est un amphibien, comment est-il arrivé dans le lac ? Si c' est un reptile, comment supporte-t-il le froid ? Si c' est un mammifère, pourquoi le voit-on si peu ? Si c'est un poisson, pourquoi présente-t-il tant d'étrangetés ? Toutes ces questions recevront-elles, un jour, une réponse ?

Il nous reste encore bien des années pour aller rêver sur les rives du Loch Ness en guettant (au cas où.) une mystérieuse créature dont les contes parlent depuis des millénaires
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