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 La fille du Roi Arthur

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MessageSujet: La fille du Roi Arthur   La fille du Roi Arthur Horloge017pvMer 13 Juil - 0:12

La disparition de Taricum s'est produite à une date qu'aucun mémorialiste n'a pu fixer.
Mais la légende supplée l'histoire.
Elle est la verte frondaison qui, à chaque saison, s'attache au tronc du chêne que le temps a fini par tuer, qu'on ne veut ou ne peut cependant pas abattre: seulement les saisons, ici, durent des siècles. Afin que leur souvenir, si lointain soit-il, conserve toujours un peu de vie, la légende est encore l'herbe qui croît sur les tertres ou les caîrns sous lesquels dorment les dieux morts, dans leur linceul de pourpre.

La légende affirme donc que la fin de Taricum coîncide avec celle de la reine du Pays, répondant au nom de Tulla - et l'on a voulu voir en ce nom celui de Toulx, donné au village dont les humbles maisons s'élèvent sur les ruines de l'antique cité que les Kymris auraient fondée.
Tulla, de par ses origines maternelles, était l'arrière petite-fille de Tad, père des Druides, et, dans sa lignée paternelle, la propre fille d'Arthur, roi des Bretons. Et c'est là l'un des chapitres des Romans de la Table Ronde que paraissent avoir ignoré Chrestien de Troyes et Wace.
Claudus, roi du Berry, opprimait les Celtes de la Combraille.
Ils appelèrent à leur secours celui qu'ils considéraient comme leur souverain. Arthur le vaillant n'hésita pas à quitter son château de Kerdhuel et, après avoir dit adieu à Guenièvre, sa noble épouse, laissé à la tête du reste de sa puissante armée son lieutenant fidèle Ban de Benet, confié à Merlin le gouvernement de son royaume, il traversa l'ouest de la Gaule, suivi d'une forte cohorte, et arriva devant Taricum, que tenait Claudus.

Il obligea le roi du Berry et ses hommes à se retirer, après qu'ils eurent laissé sur le terrain un grand nombre de mort.
Arthur se promenait dans la forêt, au lendemain de son éclatante victoire. Il se trouva soudain en face d'une femme d'une grande beauté. La souplesse harmonieuse de son corps apparaissait sous sa blanche tunique de lin. Le charme de son visage égalait celui qui se dégageait de l'ensemble de sa personne. Ses longs et blonds cheveux flottaient sur ses épaules comme un mantelet de soie et d'or; ses yeux bleus avaient la profondeur des mers qu'Arthur avait traversé pour venir de Cornwall. La fraîcheur de sa bouche évoquait celle des roses.
Arthur lui déclara son amour. Il sut trouver des mots qui touchèrent le coeur de la vierge et se montrer tour à tour empressé, galant et chevaleresque. Elle aussi ne tarde pas à l'aimer, à oublier dans ses bras ses voeux de chasteté et ses serments à ses dieux. Tous deux connurent les ivresses de l'amour dans la confiance, le bonheur et la joie.
Tout à sa passion nouvelle, Arthur ne songea bientôt plus à ses devoirs de roi. L'image même de Guenièvre s'estompa dans son esprit et dans son coeur. Il ne pensa plus à sa cour, à ses chevaliers preux et dévoués jusqu'à la mort, aux fastes de ses châteaux d'Armorique et de Galles, à ses chanteurs, à ses harpistes. La petite-fille de Tad, père des druides, était devenue le but unique et suprême de sa vie. Il réalisait avec elle un invraisemblable rêve et en subissait les merveilleux enchantements. Dès lors, il s'endormit dans les délices, sans se préoccuper autremement de ses soldats et des divers évènements qui pouvaient survenir.
A Kerdhuel on s'inquiétait de son silence, d'autant que la guerre avait repris. Claudus s'était allié avec Childéric, roi des Francs, avait attaqué Ban de Benet, l'avait vaincu, grâce à la trahison d'un de ses chevaliers - car de tout temps il y eut des félons - et même tué. Ayant eu connaissance de l'absence d'Arthur, ses plus mortels ennemis, les Saxxons, étaient débarqués sur les rivages de Bretagne, avaient pillé et ravagé l'Armorique.

Les chevaliers s'assemblèrent à Kerdhuel sous la présidence de Guenièvre. Ils ignoraient quel sortilège obligeait Arthur à demeurer loin de son peuple, mais décidèrent de l'y soustraire, quel qu'il fut. Merlin, désigné pour aller trouver le roi, partit avec une escorte et se rendit à Taricum. Il comprit, dès son arrivée, la force des liens qui retenaient Arthur. Il lui parla respectueusement mais avec fermeté, le mit au courant des dangers que courait son royaume et le supplia de revenir au milieu de ses sujets.
- La liberté et le bonheur de votre peuple, lui dit-il, sont entre vos mains.
Arthur répondit que cette liberté et ce bonheur étaient la plus grande et la plus sacrée de ses obligations. Il fit venir son amante et lui annonça que ses devoirs de roi l'obligeaient impérieusement à s'éloigner d'elle, à la quitter. Elle comprit que son beau roman allait prendre fin. Elle pleura en lui montrant son sein fécondé.
Arthur tenta de la consoler par de douces expressions et lui dit:
- Je n'entends pas abandonner le fruit de notre amour. De mes terres lointaines, je veillerai sur lui: si tu me donne un fils, il sera roi comme je le suis moi-même; si tu me donne une fille, elle sera l'épouse du plus vaillant des chevaliers, quand il aura en champ clos, l'épée à la main, prouvé qu'il est le plus digne d'elle.
Après avoir longuement et passionnément embrassé celle à qui il devait tant de félicité et d'amour, Arthur suivit Merlin...
Dix-huit ou vingt années s'écoulèrent. Les plus nobles et les plus valeureux fils des Celtes se trouvaient ce jour-là réunis dans le sanctuaire de Taricum. Ils virent venir à eux la fille d'Arthur, arrière petite-fille de Tad, père des druides.
Sa beauté égalait, si elle ne la surpassait pas, celle de sa mère.
Chacun des chevaliers sentit aussitôt s'allumer dans son âme une flamme d'amour et de passion. Tous se précipitèrent à ses genoux, déposèrent leurs armes à ses pieds et lui demandèrent de choisir son époux parmi eux.
La jeune fille déclara:
- Je me nomme Tulla, ma mère est d'essence divine et mon père le plus grand roi de la Celtie. Conformément à son désir, je serai la femme de celui qui, en champ clos, aura vaincu tous ses compagnons.
Un combat loyal mais acharné s'engagea. Lorsque deux chevaliers avaient mis à mort leurs adversaires, les vainqueurs se retournaient l'un contre l'autre et s'attaquaient à nouveau. Une grande partie de l'élite de la belle et noble jeunesse celte était déjà couchée sur le sol ensanglanté. Tulla assistait comme indifférente à ces duels successifs. Elle souriait même, et l'on sentait, dans le plissement quelque peu ironique de ses lèvres, l'expression d'un sentiment d'orgeuil, à la pensée que ces jeunes gens se battaient et s'entretuaient pour elle.
Bientôt il n'y eut plus dans la lice que quelques chevaliers. Ils continuaient de combattre dans l'espoir d'obtenir une victoire pour laquelle les meilleurs d'entre eux avaient déjà succombé.
Le ciel ne tarda pas à être outré de l'insensibilité dédaigneuse de Tulla devant les souffrances dont elle était la cause et l'enjeu. Des nuages épais et noirs accoururent de l'horizon. Des éclairs en jaillirent et les grondements du tonnerre se firent entendre. Le sol se souleva et trembla. Un gouffre immense s'ouvrit dans son sein et, sur les bords, un homme se dressa de toute sa hauteur: Merlin, disent les uns, saint Martial, apôtre des Gaules, disent les autres. Il traça dans l'espace le signe de la rédemption, puis maudit la ville etTulla, qui s'abimèrent sous ses yeux dans les profondeurs de la terre.

Quand le gouffre se fut refermé, il ne resta plus sur l'emplacement de Taricum qu'un informe amoncellement de pierres éparses, alentour des grandes mégalithes: Hésus, Tentatès, Depp-Nell, demeurés là pour attester le souvenir des anciens dieux et des antiques croyances.
Les traditions assurent cependant que Taricum n'est pas morte à tout jamais: qu'elle et Tulla continuent à vivre dans leur ensevelissement. Elles renaîtront dans toute la splendeur de leur jeunesse et de leur beauté, lorsque les temps seront révolus.
Cette miraculeuse résurrection sera l'oeuvre d'un homme, d'un héros aussi grand, aussi illustre que Parcifal ou Lohengrin. Il devra être vierge de corps, insensible à la crainte comme à la fortune, avoir l'âme croyante d'un saint.

Avant d'entreprendre la délivrance de la fille d'Arthur et de la cité où elle dort depuis des siècles, il sera mis en état de grâce, par le jeûne, la prière, en veillant longuement au pied de Dep-Nell qui le sacrera son chef. L'une des nuits suivantes, il ira interroger Teutatès, la pierre de l'Oracle. S'il se trouve dans les conditions requises, celle-ci oscillera au souffle du vent d'occident, venu des pays où repose Arthur, et lui confiera les consignes secrètes qui lui permettront de poursuivre son entreprise redoutable. Elle lui en fixera aussi le jour et l'heure: soit la nuit de Noël, soit le jour des Rameaux.

Au jour indiqué, prenant en main un rameau de buis bénit, il se rendra auprès d'Hésus, le frappera de sa branche de buis et prononcera les mots que lui aura dits Teutatès. La pierre, gardienne et porte du sanctuaire, tournera sur elle-même, pour découvrir les marches d'un escalier conduisant à l'entrée d'un souterrain. Il pourra renoncer encore à son audacieux projet avant de franchir le seuil de cette entrée, mais dès qu'il aura mis le pied sur le premier degré, il sera trop tard pour retourner en arrière. La pierre aura repris sa place, obstruant toute issue.

Les pires et les plus grandes épreuves commenceront alors pour lui. Il pénétrera dans une première salle où hurleront des animaux fantastiques: loups, tigres, lions, serpents venimeux, dragons au corps squammé de dures écailles acérées, à la gueule lançant des flammes et des vapeurs méphitiques. S'il manifeste la moindre crainte, la plus petite appréhension, ou s'il se retourne, il sera irrémédiablement perdu. Par contre, s'il avance, parmi toutes ces bêtes, résolument, son rameau bénit à la main, il les vaincra.

Dans la seconde pièce où il entrera, les plus fastueux trésors s'étaleront devant lui: l'or, les diamants, les perles fines ruisselleront le long des murs et sous ses pas. Il lui sera loisible de prendre tout ce qui le tentera, mais à mesure qu'il s'en saisira, tout cette fortune se transformera en poussière. Il devra, pour accomplir sa mission, écarter de son rameau bénit ces prodigues richesses et poursuivre sa route, sans jeter sur elle le moindre regard chargé d'envie.

Sa chair sera tenaillée par les désirs et la volupté dans la troisième chambre où il passera. Les plus belles de toutes les femmes se dresseront devant lui, souriantes et prometteuses de jouissances. Elles chercheront à attirer ses regards, à se saisir de lui, à baiser ses lèvres. Elles s'offriront dévêtues pour apaiser la passion qu'elles auront fait naître. Mais son corps devra rester vierge de souillures et son âme exempte de toute pensée concupiscente.
S'il continue son chemin, il pénètrera sous le porche d'émeraude donnant accès à la crypte du sommeil, où somptueusement vêtue de sa robe liliale constellée de pierreries étincelantes, le front ceint d'une couronne d'or, Tulla repose sur la table d'un dolmen, en l'attendant.
Il s'approchera d'elle, s'agenouillera, touchera sa tête de son rameau bénit, saisira sa main et la baisera.
Elle s'éveillera, lui sourira et, tout aussitôt, la voûte de sa prison s'écartera. Le soleil l'inondera de ses feux et, sortant des ténèbres où elles étaient plongées, Taricum et Tulla réapparaîtront à la lumière du jour.

A la place des pierres éparses sur les landes de Toulx-Sainte-Croix, on verra surgir, plus belle que les plus belles du monde, une cité qui reprendra son rang de capitale de la Celtie.
Tulla en sera la Reine et son sauveur, le Roi.
Mais les temps seront-ils jamais révolus?...

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