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 Les deux sorcières de Cusset

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MessageSujet: Les deux sorcières de Cusset   Les deux sorcières de Cusset Horloge017pvMer 13 Juil - 0:09

Cusset posséda deux authentiques sorcières qui furent poursuivies, jugées, reconnues et condamnées comme telles, par nos Justices des temps passés.
Voyons d'abord l'affaire la plus proche de nous.
C'est le procès de la Pagnate, procès qui fit beaucoup de bruit dans la région, à l'époque de Napoléon 1er, car on y jugea celle que la rumeur publique nommait: "la Sorcière de Cusset".
En sa jeunesse, domestique chez un apothicaire, elle avait retenu de l'officine de son maître un certain nombre de drogues et de formules qui lui donnèrent un grand prestige chez les gens simples. On pouvait la trouver dans son pittoresque taudis de la Cour Thonier. Ce lieu, un des plus mal famé de Cusset, véritable Cour des Miracles, se trouvait un peu hors des murs de Cusset, non loin de l'Hostel-Dieu.
Nommée officiellement Gabrielle Douay, femme d'un dit Pagnat, vigneron à Cusset, elle fut jugée en 1808 par le tribunal de cette ville, mais, depuis de longues années, elle exerçait son art illicite dans les régions de Cusset, Arfeuilles, Seuillet.
Ses agissements clandestins se découvrirent ainsi:
Un habitant de Magnet, souffrant de différents maux, était allé la consulter. La Pagnate lui remit alors, moyennant finances, une précieuse petite boîte contenant des ingrédients magiques. Il devait la porter constamment sur lui, mais sans l'ouvrir, ni en parler à quiconque (la boîte sera d'ailleurs présentée à l'accusée qui affirmera devant le tribunal, ne l'avoir jamais vue !)
Malheureusement, l'état de santé de notre magnétois empira au lieu de s'améliorer. Il empira tellement que, comme c'était "un esprit fort", il osa dénoncer la femme au Juge de Paix, cette sorcière qui sans le guérir, l'avait délesté de 21 francs ! Et 21 francs était une belle somme pour l'époque... Alors, la Justice se mit en branle. Le déroulement des audiences particulièrement curieux, dévoila des pratiques de véritable sorcellerie, de magie noire, qui s'était exercées sur un nombre considérable de patients.
Voici l'extraordinaire rite magique rapporté devant les juges médusés, par deux témoins, la femme et la soeur de Louis Foncelle, qui désiraient guérir leur grand malade alité, demeurant Faubourg St Antoine à Cusset.
"La Pagnate nous a fait acheter un coq "sans le marchander", ainsi qu'un pot de grès et un quarteron d'épingles. Elle nous a dit d'apporter le tout chez elle.
Devant nous, elle a éventré l'animal tout vivant, elle lui a arraché son coeur tout battant. Elle nous a fait mordre ce coeur à toutes les deux, malgré notre envie de vomir et y a piqué les épingles, puis elle l'a plongé dans le pot où elle avait mis de l'eau bénite et a tracé dessus trois signes de croix de sa main gauche.
Elle nous a commandé ensuite de retourner chez nous, sans regarder, ni parler à personne, puis de faire cuire le coeur dans le pot douze heures, sous les cendres de la cheminée. Pendant ce temps-là, nous avons dû fermer les volets de la maison et ne pas en sortir. Sans quoi, la Pagnate nous a promis qu'un esprit apparaîtrait aussitôt et nous jetterait un sort terrible. Nous avons fait tout comme elle a dit, tellement nous tremblions de peur ! "
Hélas ! le pauvre Foncelle, pourtant si bien soigné, décéda justement à la douzième heure ! Consternation des deux femmes. Si le charme, qu'elles avaient pourtant payé très cher était inopérant, c'est que la "sorcière" était sans pouvoir. Elles pouvaient donc, sans crainte désormais, joindre leur dénonciation à celle de l'homme de Magnet.
Ainsi 19 témoins défilèrent à la barre du tribunal de Cusset, et parmi les laboureurs, les sabotiers, on remarqua des témoins de moralité, déposant en faveur des victimes: les curés de Cusset, d'Arfeuille, ainsi que le Maire et le Curé de Magnet.
Finalement ce procès peu banal, de sorcellerie, dévia en extorsion de fonds. Le jugement fut ainsi rendu: "En s'attribuant des talents (sic) imaginaires, en exitant (sic) des espérances et des craintes chimériques, la femme Pagnat a abusé de la crédulité d'un grand nombre d'habitants simples des communes de Cusset, Arfeuilles, Seuillet, Magnet et leur a escroqué diverses sommes. Pour réparation duquel délit, condamnons ladite Gabrielle Douay, femme Pagnat, et par corps, à l'amende de trois cents francs, à dix huit mois d'emprisonnement et à tous les autres dépens."
Si cette "sorcière" du 1er Empire ne s'en tira pas trop mal, il n'en fut pas de même de l'autre "Sorcière de Cusset" qui la précéda au XVIIe siècle et finit dans les flammes, afin d'exorciser le démon. Il est vrai que le cas de cette dernière était lié à une "Affaire d'Etat", celle "des Poisons".

LMadame de Montespan En mars 1679, Louis XIV tombe sous le charme de Mademoiselle de Fontanges, aux dix-huit ans de lys et de rose.
La favorite en place, Madame de Montespan est furieuse d'être délaissée, malgré les poudres magiques qu'elle mêle aux aliments du roi et les messes noires qu'elle fait secrètement célébrer. Elle ourdit alors la terrible vengeance de faire disparaître à la fois le roi et sa rivale.
Mademoiselle de Fontanges
La Voisin (célèbre devineresse et empoisonneuse) lui procure un parchemin, d'apparence inoffensive qui, spécialement traité, doit être remis entre les mains de Louis XIV et dont le contact l'empoisonnera. Mais le coup rate. La Voisin est incarcérée... (et livrée au flammes en 1679).
Alors, Madame de Montespan cherche une seconde magicienne. Elle a vent d'une autre sorcière, habitant Cusset et dont l'écho des funestes talents est parvenu jusqu'à elle à la Cour: la Filastre.
Voici son nouveau plan: tuer la Fontanges et reconquérir le Roi. Pour composer ses drogues, la Filastre va loger à Cusset chez sa soeur, mariée à un gabelou. Elle se fait aider des conseils d'un étrange "médecin" d'Aigueperse. Puis, munie du poison pour la Fontanges et de l'aphrodisiaque pour Louis XIV, elle remonte à Paris.
Mais la police qui la surveillait l'arrête juste au moment ou elle va se faire engager comme domestique chez la Fontanges, pour la supprimer.
Les poudres sont découvertes. Le procès sera alors très expéditif. Soumise à la question, "au quatrième coin de l'extraordinaire" la Filastre avoue tout sous la torture. Convaincue de sorcellerie, on la brûle vive le soir même, rejoignant la Voisin dans la même mort affreuse.
Voilà donc la peu banale histoire des deux sorcières de Cusset, qui méritait bien d'être rappelée car ces faits, pourtant véridiques, nous semblent aujourd'hui absolument extraordinaires.


"Légendes Bourbonnaises et récits traditionnels de Cusset et ses environs"
Jean Boyer
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